C’est ainsi que je ressens le discours de Flamby, prononcé ce jour à Chalons en Champagne.
Plombé par des sondages qui mettent en exergue l’inaction totale de celui qui a bluffé et berné son monde, le François a tenté de reprendre la main, en attendant sa prestation télévisée annoncée pour début septembre.
On se demandait ce qu’il avait fait à Brégançon, on s’étonnait de ce long silence inapproprié alors que la crise s’emballe et que tous les indicateurs socio-économiques sont au rouge écarlate. On a eu aujourd’hui la réponse: il préparait son discours de rentrée, c’est à dire mettre des mots les uns derrière les autres pour former des phrases aussi creuses que les creux gigantesques des vagues de l’ouragan Isaac.
Si du moins il était ressorti de ces palabres un souffle puissant, un cap à atteindre, un mince espoir, j’aurai pu lui accorder qu’il s’engageait, enfin, à traiter les problèmes de la France.
Nous avons eu droit à un léger zéphyr, à un vent doucereux et molasson, constitué de constats et d’imprécations. Flamby découvre la crise:
« Mon devoir, c’est de dire la vérité aux Français: nous sommes devant une crise d’une gravité exceptionnelle, une crise qui dure maintenant depuis plus de quatre ans! »
Avant d’être élu, il niait la crise, la qualifiant de prétexte derrière lequel s’appuyait le précédent gouvernement. Aujourd’hui aux affaires, il la reprend à son compte pour justifier les difficultés à agir. Entouré de ministres gesticulateurs, qui n’ont pas inventé la poudre, mais qui ne devaient pas être loin lorsque ça a pété, il renvoie au premier d’entre eux la responsabilité de résoudre l’équation de la quadrature du cercle!
» Ma mission de Président de la République c’est de conduire le pays pour qu’il fasse des choix dans le bon ordre, dans le bon rythme et dans la bonne direction. Non pas dans trois mois, ni dans 12, mais sur cinq ans.Je prendrai donc les décisions en respectant le rythme du Parlement et du dialogue social »
Si je décrypte bien le jargon socialiste, le changement ce n’est plus pour maintenant, ni pour dans douze moins, mais peut-être pour dans cinq ans.
Car le rythme du Parlement, entièrement à gauche, nous le connaissons: on trouve un semblant de début de commencement à une loi, on crée une commission pour l’étudier, elle fait la navette entre les deux chambres, on essaie d’y associer les alliés encombrants, Verts et Front de Gauche, et avec un peu de chance , on la vote.
Puis reste à la faire publier, et surtout à la faire appliquer.
Ajoutez à cela qu’auparavant il y aura eu la concertation avec les partenaires sociaux, palabres interminables et compromis douteux de marchands de tapis, pour finalement céder aux injonctions des syndicats, sinon, grèves et manifs assurées !!
Nous avons eu droit aussi aux annonces contrats d’avenir et contrats de génération, deux bidules qui vont coûter 1.5 à 2 milliards par an. Ils seront financés à 75% par vos impôts, pour les 25% restants? mystère !! Réservés au secteurs non marchand, on se pose la question de leur efficacité ( si ce n’est que pour dégonfler artificiellement les stats du chômage)et de leur poids sur la croissance, seule solution pour endiguer le chômage.
Je l’ai entendu dire également que les entreprises devaient être compétitives et qu’elles seules créaient l’emploi. C’est pour cela qu’une de ses premières décisions a été de supprimer tout ce qui avait été mis en place par Sarkozy ( heures sup défiscalisées, Tva sociale,formation professionnelle intensifiée).
Quant à sa supplique envers les entrepreneurs pour embaucher, je doute qu’elle trouve le moindre écho, quand on constate le matraquage fiscal qui les touche, et les propos honteux tenus à l’égard des chefs d’entreprises prononcés par le sémillant Montebourg.
L’accueil réservé à Ayrault lors de la convention du Medef, des plus froids, en dit long sur leur réceptivité aux discours fuyants et contradictoires.
Ah! j’allais oublier: pas un mot sur la dette, pas un sur le déficit chronique, pas un non plus sur les réductions de dépenses. Il n’a pas eu le temps, en 3 semaines de congés d’y réfléchir?
A moins que l’on puisse deviner dans cette petite phrase sibylline, prononcée en fin d’intervention, qu’il ferait en 2013 » des choix courageux » ? Oh oh!, va-t-il trancher dans les dépenses ou finir de nous tondre? Mais pourquoi je pose la question, alors que nous connaissons déjà la réponse!!